Archives 2016


Un hommage aux gardes suisses peint par le Bayerisch 

Biographie du régiment :

Les gardes suisses également appelés régiment des Gardes suisses sont un régiment d’infanterie suisse servant les rois de France entre 1616 et 1792.

L’utilisation d'unités de suisses pour assurer la garde des souverains se retrouve dans de nombreuses cours européennes à partir du xve siècle. En France, le pouvoir royal utilise un grand nombre d'unités militaires suisses. Parmi la garde royale, les gardes suisses et les Cent-Suisses, mais aussi les gardes des reines-régentes, des princes du sang, comme la compagnie des Suisses de Monsieur le comte d’Artois, et des grands officiers de la couronne, dont certaines unités sont suisses. Par contre, les régiments de ligne suisses, même commandés par des officiers venant des gardes suisses, ne sont pas des unités des gardes.

Par le xviiie siècle, les gardes suisses forment une brigade avec le régiment de Gardes-Françaises, avec lesquels ils partagent la garde extérieure. Comme les onze régiments d'infanterie de ligne suisses au service de la France, les gardes suisses portent des uniformes rouges. La garde suisse se distingue par des revers bleu foncé et des parements de broderie blanche. Seule la compagnie de grenadiers porte des bonnets d’ours, tandis que les autres portent des tricornes, coiffure de l'infanterie française.

Le régiment des gardes suisses compte 1 600 hommes. Ils sont en temps de paix stationnés dans trois casernes de la banlieue de ParisRueilCourbevoie et Saint-Denis. Le régiment est organisé en douze compagnies, dont les différents capitaines sont le plus souvent officiers généraux ou mestres de camp de régiments suisses.

En 1763 une compagnie de grenadiers est adjointe au régiment. Jusque-là c'est la compagnie des Cent-Suisses qui en tenait lieu à la guerre.Les premiers gardes sont arrivés à Rueil-Malmaison en 1646 mais ne disposaient pas de caserne. En 1754, Louis XV ordonne donc la construction de trois casernes à Rueil-MalmaisonCourbevoie et Saint-Denis. Les Gardes-Françaises, accusées de plus perturber l'ordre public que de le maintenir, sont reprises en main et encasernées à partir de 1764.

En 1760, 12.888 Suisses sont répartis dans onze régiments suisses contre 2.324 dans le régiment des gardes.Étienne François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul, pourtant colonel général des Cent-Suisses et Grisons, tente, de 1762 à 1770, de briser les privilèges des Suisses, selon la politique qu’il applique à toutes les troupes réglées, en tant que secrétaire d’État de la Guerre. Son objectif est de rapprocher le service suisse du service des troupes françaises ou prussiennes. À partir des années 1770, les Suisses sont même employés pour diverses travaux tels que l’assèchement des marais entourant Rochefort.

Les Gardes suisses sont épargnés par les réformes du comte de Saint-Germain, nommé secrétaire d'État à la Guerre par Louis XVI le 25 octobre 1775Officiers des Gardes-Suisses en 1789

Lors de la révolution, les Gardes-Françaises prennent le parti du peuple et participent aux évènements révolutionnaires de 1789. Ils sont peu après versés dans la garde nationale de Paris. La maison militaire du roi de France est supprimée en 1791, à l'exception des gardes suisses.
Le plus célèbre épisode de l'histoire de la Garde suisse était leur 
défense du palais des Tuileries dans le centre de Paris au cours de la journée du 10 août 1792. Ce jour-là, outre quelques aristocrates et quelques domestiques du palais mal armés et un certain nombre de membres de la Garde Nationale, dont le bataillon des Filles-Saint-Thomas et des officiers ayant récemment démissionné, le palais est protégé par 950 gardes suisses. Seule une compagnie de ces gardes de 300 hommes est restée dans sa caserne pour escorter un convoi de grains en Normandie peu de jours auparavant. Ils défendent un palais des Tuileries vide puisque le roi en est parti avant le déclenchement de la bataille pour se réfugier auprès de l'assemblée législative.

Les gardes survivants sont conduis à la guillotine

Le corps principal des Gardes suisses bat en retraite à travers le palais des Tuileries et se retire à travers les jardins à l'arrière de l'édifice. À ce moment-là, ils sont dépassés en nombre, près de la fontaine centrale, morcelés en petits groupes et taillés en pièces. Les Gardes suisses restés dans le Palais sont pourchassés et tués, de même qu'un certain nombre de domestiques et courtisans ne pouvant se mêler à la foule. Des 950 Gardes suisses présents aux Tuileries, environ 600 sont tués au combat, ou en tentant de se rendre aux attaquants, après avoir reçu l’ordre de Louis XVI de cesser le feu et de déposer les armes (Voir à Lucerne le mémorial "Lion de Lucerne").. Environ 60 sont faits prisonniers à l'hôtel de ville et sont massacrés là-bas. D'autres meurent en prison des suites de leurs blessures ou sont tués durant les massacres de Septembre qui s'ensuivent.

 

Une centaine de Gardes aurait survécu. Certains gardes suisses qui sont tués lors de la prise du palais des Tuileries seront inhumés à la Chapelle expiatoire à Paris (aujourd'hui square Louis XVI). Le major Karl Josef von Bachmann, seul officier supérieur commandant la Garde Suisse présent aux Tuileries lors du massacre du 10 Août 1792 est le seul officier suisse jugé, condamné à mort, puis guillotiné sur la place du Carrousel le 3 septembre 1792 avec son uniforme rouge. Deux officiers suisses survivent et par la suite parviennent à devenir des officiers supérieurs des armées napoléoniennes.